La nouvelle organisation territoriale des soins renforce la marchandisation de la santé, accentue les inégalités sociales et d’accès aux soins, sur des territoires qui souffrent déjà de désertification sanitaire.
La loi relative à « l’organisation et à la transformation du système de santé » a été votée, définitivement, le 16 juillet dernier. Elle s’inscrit dans la continuité de la casse de notre système de soins.
Dans un contexte de mobilisation et de grève dans le monde de la santé, du social et du médico-social, notamment dans les Services d’accueil des Urgences, où plus de 200 services sont en grève, le Gouvernement reste sourd aux revendications des agent-es.
La nouvelle organisation territoriale des soins, renforce la libéralisation du système de soins et les logiques concurrentielles, mise en place progressivement depuis 30 ans, pour aboutir à plus de fusions, d’absorptions, de fermetures et d’inégalités d’accès aux soins sur le territoire.
La coopération entre la médecine de ville et l’hôpital est censée régler magiquement tous les problèmes, alors que c’est précisément notre modèle centré sur la médecine libérale qui est à bout de souffle. Ce n’est rien d’autre qu’une diversion pour ne pas mettre de moyens dans l’hôpital public, et notamment l’hôpital de proximité.
La définition Gouvernementale de de la proximité, contredit fortement l’accessibilité aux soins pour toutes et tous. Elle irait à l’encontre desaspirations légitimes de la population, en fermant notamment les services d’Urgences et les maternités.
Macron prétend également mettre le-la« patient-es au cœur du système », en affirmant que le système ne souffre pas de manque de moyens, mais d’une organisation inadaptée aux besoins.
Leurs idées nauséabondes iraient jusqu’à rendre le-la patient-e responsable de son état de santé, face à la consommation de médicaments (des antibiotiques, anxiolytiques etc…),
Alors qu’il s’agit d’une responsabilité sociétale des industries et que la qualité de soins dans les hôpitaux dépend très largement des moyens que l’on veut bien y consacrer tant sur le plan humain que sur le plan financier.
En renvoyant la responsabilité sur les personnels des soins et sur les patient-es, leur stratégie participe à leur projet subversif de notre système de santé et fait le jeu des assurances privées qui voient leur marché s’agrandir d’année en année.
« Contre les déserts médicaux », les cadeaux à la médecine libérale et la déqualification
La mesure centrale en la matière est la création des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) regroupant les professionnels libéraux d’un même territoire, à base de fortes incitations financières. Cette mesure constitue l’essentiel des efforts budgétaires de la Loi.
Pour les établissements de santé, par contre, pas question de sortir le chéquier !
En faisant appel aux praticien-nes diplômés hors union européenne,le Gouvernement prétend réduire la pénurie médicale dans les hôpitaux.On institutionnalise le glissement de tâches, en créant le statut d’Infirmier-es en Pratiques Avancées.
La prime de 100€ qui y est attachée est un faible prix à payer… Oui nos métiers peuvent et doivent évoluer, mais pas pour gérer la crise et la pénurie à moindre coût !
Pire, on poursuit le mouvement de fermetures en accélérant le virage ambulatoire, lits qui manquent aujourd’hui cruellement à l’aval de nos Urgences. On met des étudiant-es en formation en position de praticien-nes en ambulatoire, pour des prises en charge jusqu’à lors réalisés à l’hôpital.
Numérique à tous les étages !
Dans l’idéologie macroniste, la technologie est l’autre solution miracle ! avec le recours à l’intelligence artificielle. Ainsi chaque patient-e aura un compte personnel unique, doté d’un capital droit, sous forme de dossier partagé où secret médical sera rompu.
Entre dématérialisation, informatisation, quel bénéfice tirer d’un outil chronophage, alors que les équipes sont le plus souvent submergées par le travail ?
On peut également s’interroger sur le fonds de ce « progrès numérique », devant lequel nous ne sommes pas tou-te-s égaux et qui pose une question de constitutionalité, notamment sur l’égalité d’accès au service public.
Un outil qui peut être coûteux, dont les frais ne seront pas remboursés, avec des informations sanitaires fournie par les professionnel-les et les patient-es dont les« big data »seront exploitées à des fins commerciales.
Après la marchandisation des services, c’est la marchandisation des patients, qui sera en jeu.
L’apport du numérique dans le secteur, éloignera encore plus les professionnel-les du chevet des patient-es. Télémédecine, télé soins, espaces numériques, programme « HOP’EN »et prescriptions dématérialisées, viendront soutenir une logique marchande, déshumanisante qui émiettera encore plus les liens.
Mais la loi Santé 2022 constitue surtout un cadre général, le Gouvernement va donc recourir à de nombreuses ordonnances, ce qui constitue bien un déni de démocratie !
SUD Santé Sociaux revendique la garantie à chaque établissement d’un financement suffisant, adapté aux besoins des citoyen-nes.
SUD Santé Sociaux,dénonce la manipulation des « hôpitaux de proximité » et réaffirme que le service public doit être… public !
La Fédération SUD Santé Sociaux revendique l’accessibilité de qualité et de proximité aux soins pour toutes et tous.
SUD Santé Sociaux revendique :un système de protection sociale unique, uniforme et universel, assuré à 100 % par la Sécurité sociale, financé par les cotisations, avec une gestion démocratique.